Iceberg bleuté en Antarctique
Récit de croisière en Antarctique

Récit d'expédition jour 4 (suite) : îles et base scientifique

premiers pas en Antarctique Après avoir enfilé nos vêtements imperméables nous sommes montés dans les zodiacs qui nous ont débarqué sur l'île Petermann. Là nous avions comme consigne de ne pas déranger la vie sauvage et ça commence par ne pas créer des dizaines de traces de pas dans la neige. Aussi nous devions essayer de marcher dans les pas des autres afin de ne former qu'un sillon, un peu à la manière des manchots.
Là nous avons pu observer à loisir des manchots Papou et Adélie très occupés par la garde de leurs nouveaux-nés qui bien qu'agés d'un mois restent des proies de choix pour les nombreux labbes. Les manchots ne sont pas effrayés par l'homme, ils sont plutôt indifférents. Il est important de ne pas les déranger dans leurs tâches quotidiennes mais si on se fait discret il est facile de les observer. Le domaine de prédilection des manchots demeure l'océan qui leur sert de garde-manger, dans lequel ils évoluent avec une agilité déconcertante. Mais ils sont loin d'être maladroits sur la terre ferme. Que ce soit sur la neige, les rochers ou les icebergs, les manchots se déplacent en marchant, sautillant ou se laissant glisser sur le ventre lorsque la pente s'y prête. Lorsqu'il marche le manchot possède un style inimitable notamment car il dirige ses ailes vers l'arrière pour se stabiliser

Nous sommes ainsi restés 2 heures sur l'île pour faire connaissance avec les habitudes des manchots en Antarctique mais également pour profiter de paysages magnifiques composés de neige, glaciers, icebergs, ciel bleu et manchots, un régal !
Dès notre retour à bord pour le déjeuner, le bateau a levé l'ancre en direction des îles argentine.

Dès notre arrivée la plupart des passagers du bateau embarquent à bord des zodiacs en direction de la base scientifique Ukrainienne Verdnasky tandis que l'équipe des kayakistes dont je fais partie (nous sommes 9) s'affère notamment pour enfiler les combinaisons en gore-tex.

Une fois prêts nous avons embarqué à bord d'un zodiac auquel étaient attachés nos kayaks puis après s'être éloigné du professor Multanovskiy nous avons tous pris place à bord de nos embarcations. Le but étant de rallier la base scientifique en longeant la côte. Dès les premiers coups de pagaies un léopard de mer fût attiré et n'hésita pas à nager très proche des kayaks.
Féroce prédateur à l'allure reptilienne, le léopard de mer est plutôt impressionnant de par sa taille, de 2,50m à 3,50m, mais aussi de par sa façon de déchiqueter les manchots qu'il attrappe en les secouant si violemment qu'il les démembre en quelques secondes. A priori il ne s'attaque pas aux humains :-) Il est agréable de slalomer entre les icebergs en prenant bien soin de ne jamais s'en approcher trop près car le danger est bien réel. En effet, la partie visible ne représente qu'1/3 de l'iceberg. Or plus il fond plus l'équilibre est précaire jusqu'au moment où il se retourne. Et dans ce cas mieux vaut ne pas être dans les parages... surtout à bord de frêles kayaks ! Après 1p0 de balade nous atteignons la base que nous visitons puis rejoignons les zodiacs non sans avoir partagé quelques verres de vodka avec les scientifiques, heureux de voir passer quelques touristes après de longs mois passés en autarcie dans la nuit permanente et le froid.

Après le diner, une grande balade en zodiac est proposée à la découverte des îles argentines. Il commence à neiger mais la balade est agréable avec au programme léopard de mer au repos sur des icebergs, labbe et sternes antarctiques et le mauvais temps qui s'installe pour de bon. Le vent violent qui commence à souffler nous force à rentrer sur le professor Multanovskiy.