Iceberg bleuté en Antarctique
Récit de croisière en Antarctique

Récit d'expédition jour 4 : découverte de l'Antarctique

paysage Antarctique Excellente nuit de repos pendant laquelle le bateau a enfin fini de remuer dans tous les sens avec l'entrée dans le détroit de Bismarck. J'ouvre un oeil, il est 6h30 et soudain je me souviens, ça y est on doit avoir atteint la péninsule Antarctique. Je saute alors de mon lit (c'est une image car je dors en haut de lits superposés), m'habille puis sort sur le pont supérieur.
Ma première impression est d'être saisi par le froid. En même temps je viens de me réveiller, c'est peut-être normal, d'autant que l'impression est probablement accentuée par la vision des nombreux icebergs qui parsèment l'océan. Il fait grand beau, l'océan est calme, le professor Multanovskiy est toujours escorté par des damiers du cap mais aussi, et c'est nouveau, des sternes antarctiques.
J'aperçois devant le bateau les contreforts d'une chaîne de montagne qui délimite le début du canal Lemaire. Le pont est recouvert d'une mince couche de givre le rendant très glissant, et alors que je marche précautionneusement mon regard est attiré par une gerbe d'eau verticale à une centaine de mètres du bateau.

Il s'agit d'une baleine ou plutôt d'environ 8 baleines réparties tout autour du bateau comme pour nous souhaiter la bienvenue en Antarctique. L'une d'elles nous gratifie même de battements de ses énormes nageoires qu'on pourrait assimiler à des bras nous saluant, c'est grandiose ! Je suis comme hypnotisé par le spectacle saisissant dont je suis l'un des rares spectateurs en raison de l'heure très matinale. Je ne ressens plus le froid. Je réalise petit à petit que cet Antarctique dont j'ai rêvé depuis tant d'années se découvre sous mes yeux ébahis, accompagné par un soleil radieux et guidé par les plus beaux ambassadeurs qui soient, les baleines.

Je dois me faire violence pour abandonner ce spectacle de la nature afin d'aller prendre mon petit déjeuner.
De retour sur le pont, le bateau pénètre dans le canal Lemaire que surplombent de hauts sommets dont les neiges accumulées au fil des ans forment d'imposants glaciers. 15 jours auparavant, lors d'une précédente expédition, le bateau pénait à avancer tant la glace était épaisse. Désormais ici et là flottent de nombreux icebergs et par moments nous traversons ce qu'on pourrait appeler des champs de glaçons qui viennent buter contre la coque du professor Multanovskiy qui cependant avance sans encombres. Je descends à l'avant du bateau pour profiter au plus près de l'eau de notre première incursion en territoire Antarctique.

J'aperçois sur les rives enneigées de longs sillons creusés. Intrigué, j'interroge Steven, le naturaliste de l'équipe d'expédition, qui me répond qu'il s'agit d'autoroutes à manchots. En effet, jour après jour ces derniers empruntent le même chemin, de leur lieu de nidification à l'océan qui représente leur garde-manger créant ces traces caractéristiques avec de nombreuses intersections et un code de la route bien à eux ! Fatalement dans un tel environnement, des manchots papous ont rapidement été repérés, d'abord dans l'eau, faisant des bonds pour respirer, puis sur des icebergs.

Le professor Multanovskiy continue sa route à travers le canal lemaire sous un soleil radieux éclairant magnifiquement les montagnes enneigées, les glaciers et icebergs. Arrivé à hauteur de l'île Petermann, le bateau jète l'ancre pendant que nous enfilons nos vêtements imperméables dans l'optique de monter dans les zodiacs...

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