Image de présentation d'Islande
Carnet de voyage en Islande

Récit du jour 6 de l'expédition Islande ski de rando et pulka

Hoskuldsskali à Landmannahellir

lac gelé d'Islande Quel confort de pouvoir dormir tous les soirs dans un refuge, surtout si comme celui de Landmannalaugar et celui de Hoskuldsskali ils sont chauffés grâce à la géothermie, une énergie 100% naturelle et 100% gratuite puisque gracieusement fournie par le sous-sol islandais !

Le même voyage avec nuit sous tentes d'expédition n'aurait pas été aussi agréable. Je repense notamment à l'arrivée suite à la difficile troisième étape, entre Landmannalaugar et Hoskuldsskali, où le confort du refuge fût si apprécié.

Et pour couronner le tout, nous sommes à chaque fois les seuls occupants car ce n'est pas franchement la saison touristique en ce mois d'avril où toutes les routes d'accès sont encore enneigées.

Promenade matinale dans un décor de rêve

Comme hier matin, et malgré la veillée nocturne pour observer les aurores boréales, je me réveille tôt afin de pouvoir contempler en toute quiétude le lever du soleil sur le paysage enchanteur qui jouxte le refuge.

Et comme hier, il n'y a pas un nuage dans le ciel. La neige se pame de teintes rose orangé à mesure que le soleil apparaît, le spectacle est saisissant !

Après le petit déjeuner et la vaisselle nous refaisons les sacs, préparons les pulkas et équipons les skis de peaux de phoques pour affronter la terrible première montée qui nous fera ensuite basculer dans la longue descente en pente faible et continue.
Assez étonnamment, entre ma promenade matinale et le petit-déjeuner, un épais brouillard s'est formé. Le temps change décidément très vite en Islande !

Heureusement, parvenus à la moitié de la montée, nous passons au dessus du brouillard et retrouvons ciel bleu et franc soleil.

Eruption du volcan Laki

La très longue et agréable descente, pendant laquelle les pulkas glissent presque sans qu'on les sente, nous amène dans une caldera issue de l'éruption du volcan Laki datant de 1783. Ce champ de lave formant un magnifique paysage de roches volcaniques noires dans son écrin enneigé représente un intérêt particulier quand on sait que c'est cette éruption qui avait plongé l'Europe dans un chaos bien plus important que lors de l'éruption de l'Eyjafjöll en 2010.

Certains ont même avancé que l'éruption de 1783 était à l'origine de la révolution française à cause du dérèglement climatique qui s'en est suivi.

Franchissement de rivière

Un peu plus loin, nous sommes soulagés de constater qu'un pont de neige naturel existe pour franchir un bras de rivière d'environ 5 mètres de large et 60 cm de profondeur. Le guide nous avait en effet prévenu qu'en ce mois d'avril il n'était pas certain qu'un pont naturel resiste encore à la fonte entamée depuis quelques semaines.

Sans cela il nous aurait fallu franchir la rivière à gué en portant les pulkas.
Cela dit, le fait de voir le pont de neige ne nous garantit pas qu'il est encore assez solide pour supporter notre passage. En valeureux chef de groupe notre guide s'avance le premier, teste la solidité et approuve le passage de tous.

Après ce franchissement réussi, nous nous accordons une pause biscuits et fruits secs ainsi que contemplation du paysage de toute beauté.

Pause déjeuner mémorable

La montée qui suit est plutôt rude et longue d'autant que la neige est de plus en plus lourde car nous sommes beaucoup descendu depuis ce matin et les effets de la fonte des neige se font sentir.

Nous nous arrêtons pour la pause déjeuner sur un petit plateau surplombant une source que l'on devine chaude étant donné le panache de fumée qui se forme à sa surface. Le soleil s'est voilé, le froid est de retour d'autant que nous sommes exposés au vent : nous sortons l'équipement grand froid et entamons sandwich, soupes et thé pour se réchauffer.

C'est alors que nous voyons les deux guides descendre vers la source. Médusés, nous les voyons se déshabiller, tester la température de l'eau puis s'y jeter en tenue d'Eve ! Alors que nous sommes gelés sur les hauteurs, ils se prélassent dans la source chaude et nous font signe de les y rejoindre. Bien sûr l'envie est grande mais à l'idée de se désahbiller par ce froid en refroidit plus d'un... c'est le cas de le dire :-)

Pourtant, après quelques minutes d'hésitation, nous sommes six à nous laisser tenter. Contrairement à la source de Landmannalaugar, celle-ci est profonde et le fond recouvert de boue que les guides nous conseillent de nous appliquer sur le corps.

Nous passons alors une bonne trentaine de minutes à profiter de ce bienfait naturel avant le suplice de la sortie dans le froid. Mais cela valait bien le coup ! (l'odeur de soufre liée au bain de boue restera imprégnée sur moi pendant au moins trois jours.

Refuge Landmannahellir

Rien de tel pour nous réchauffer qu'une nouvelle montée mais celle-ci ne dure pas et très vite nous voilà repartis dans de longues descentes très agréables et non techniques. Nous enlevons même les peaux de phoque pour optimiser la glisse.

Nous voici arrivés dans la plaine où il est plus épuisant de skier, surtout moralement, d'abord car c'est la fin de journée mais aussi parce que les repères sont éloignés et ne semblent pas se rapprocher aussi vite qu'on le souhaiterait.

Nous arrivons enfin au refuge Landmannahellir situé dans la réserve naturelle Fjallabak en bordure d'un lac recouvert par glace et neige sur lequel nous skierons demain.

Rituel de l'arrivée au refuge

Comme à chaque arrivée dans un refuge, c'est la corvée de ramassage de la neige. Mais ici, dans la vallée, celle-ci a beaucoup fondu, il faut donc faire attention de ne prélever que de la neige fraîche et pas de terre ou autre. C'est moins facile qu'au refuge Hoskuldsskali où il y avait de la neige à profusion.

Après les traditionnels étirements et la toilette avec lingettes hygiéniques, nous faisons fondre la neige pour pour préparer du thé puis le temps passe, et nous regrettons que demain soit déjà le dernier jour de l'expédition.